EXTRAIT DE L’ HOMELIE DU 06 MAI 2007 – FÊTE DE N.D. DE l’ESPERANCE:
Eglise de ROUSSY LE VILLAGE.
 

  Cette icône a été peinte et priée en 2001 pour la Communauté de Paroisses Notre Dame de l’Espérance d’Hettange-grande.
 
  Cette mère et son enfant pourrait être l’image de notre pauvre humanité, qui, à travers les âges, cherche à trouver une Communion avec Dieu. Marie l’a trouvée la première !...
 
  Cette maternité est un symbole de la tendresse, de la compassion et de l’Espérance.
L’enfant Jésus ne peut que se laisser porter par ceux qui l’accueillent. Innocent et désarmé, il ne fait pas peur ni n’intimide.
Il réveille l’Humanité en nous.
Il chasse nos soucis et nos peurs pour libérer en nos cœurs le don et le pardon.
Et Marie consacre toute son attention et toute sa tendresse à le servir…
 
  Dans l’iconographie traditionnelle, souvent, l’enfant regarde sa mère, qui est le seuil de sa vie. Sur cette icône, les regards nous parlent différemment en silence : Marie et Jésus semblent regarder plus loin que leurs cœurs.
Marie regarde au-delà de l’Enfant. L’ayant accueilli, elle ne cesse pourtant pas d’attendre. Et son visage, résolument ouvert, sans triomphalisme ni suffisance est serein…
Son regard, presque éclairé, n’est pas en retrait du monde, mais une contemplation intérieure, comme si elle voulait envelopper notre pauvre Humanité de la Présence éternelle de notre Dieu.
 
  Peut-être que Marie nous est infuse…Elle travaille au fond de nos cœurs, avec la grâce, Avec l’Esprit, avec le corps du Christ, qu’elle ne cesse d’enfanter en nous enfantant à Lui.
Marie est toute entière silence…
Et c’est peut-être ainsi qu’il nous faut la rencontrer, et qu’il nous faudrait vivre les réalités de la foi, au-delà de nos approches souvent par trop intellectuelles, en les éprouvant réelles à l’intérieur de nous-mêmes, sensibles à nos sens intérieurs.
 
  Marie,
sur cette icône, de par son regard éclairé, n’est qu’intensité de la Présence…
Elle devient Lumière de la Présence…
Elle éclaire notre foi.
Son regard, presque énigmatique et impénétrable, livre peu à peu toute la profondeur du mystère de l’Incarnation.
 
  Quand au regard de l’Enfant,
il est tourné non vers le ciel, mais vers notre humanité, le berceau de sa naissance, qui deviendra aussi son tombeau avant la Résurrection.
Penché sur le sein de sa mère, l’enfant a déjà grandi…Il a déjà mûri…En lui, le « Très Haut devient le Très Bas ». En lui, Dieu lui-même semble nous dire :
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau, et moi je vous procurerai le repos »
 
  Devant Lui, je me sens convié, sans être intimidé, au face à face avec lui, invité à regarder ce visage, le plus beau des visages.
Devant Lui, je suis invité à le regarder dans les yeux, à lui demander avec les yeux, à le remercier avec les yeux…
J’essaie de scruter ces yeux qui voient l’Invisible, ces yeux de Dieu, si bienveillants, si pénétrants, remplis de pardon et tendresse….ces yeux qui pénètrent le cœur de Dieu et le cœur de l’Homme...
Alors, devant cette icône, et surtout devant Lui, je peux tout simplement dire que je l’aime, par mon seul regard, muet des lèvres et même de la pensée, sachant que nous devenons, tous un peu et de plus en plus à son image, à force de le contempler.
 
  Mais sur cette icône, une main de Marie porte aussi l’enfant : c’est l’accueil, le service, la responsabilité…
Et l’autre confirme ce que le regard offre en silence :Marie montre, invite, donne Jésus au Monde.
La « Théotokos », la Mère de Dieu porte aussi l’étoile prophétisée par Balaam : « Je le vois, mais non pour maintenant, je l’aperçois, mais non de près ; un astre, issus de Jacob devient chef » (Nbre24,17),car Marie a réalisé sa vocation. Elle a mis au monde le Fils de Dieu,le Christ rayonnant la Lumière.
Oui, celle qui a peint et prié cette icône a bien eu raison d’habiller Jésus de Lumière et son vêtement de rayons, car il est la Lumiére du Monde et le soleil de nos vies.